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L'homme est un homme pour le loup.

dimanche 31 octobre 2010

Absence[s] Emmanuel Bossennec - Exposition à la Galerie Absoluty

Du 29 novembre au 12 décembre 2010
Tous les jours de 13h à 20h
3, rue Eugène Varlin - 75010 Paris

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lundi 11 janvier 2010

2010 - Passages | Pas sage | Passe âge | Pas ça, Je !

lundi 14 décembre 2009

Absence[s]

Absence[s] -- http://www.absence-s.com

Les symboles de l'absence sont les signes de la présence.

lundi 28 septembre 2009

A propos de l'exposition à la Galerie du XVIème

Comme une avancée à tâtons dans les ténèbres, la trace de peinture est un toucher qui fait durablement émerger du néant ce qu'elle rencontre.

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EXPOSITION / Invitation au vernissage

Emmanuel Bossennec a le plaisir de vous inviter au vernissage de son exposition à la Galerie du XVIème,
le jeudi 8 octobre 2009 à partie de 19h30.

Au cours de la soirée du vernissage, nous aurons le plaisir d'écouter les Duos pour violons de Bartók, interprétés par Cyrielle Devriese et Dona Borel.

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Emmanuel Bossennec / Exposition à la Galerie du XVIème

EXPOSITION / GALERIE DU
XVIÈME / DU 8 AU 21 OCTOBRE
2009 / TOUS LES JOURS DE 14H A 20H /
ENTRÉE LIBRE

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dimanche 26 avril 2009

Derniers référencements

Les actualités sur mon site : Annonce de l'exposition :
Emmanuel Bossennec - Actualités : Exposition à la Galerie Absoluty

La page de l'exposition sur le site de la galerie :
http://www.absoluty.com/exposition/le-gout-de-l-etre.asp

L'article à propos de l'exposition sur le site Objetdeco :
Emmanuel Bossennec - Le goût de l'être

L'annonce de l'exposition sur le site Spectable.com
Spectable.com : Emmanuel Bossennec - Exposition "Le goût de l'être"

L'annonce de l'exposition sur le site paris.evous.fr :
Emmanuel Bossennec : Le goût de l’être à la Galerie Absoluty

L'annonce de l'exposition sur Craigslist
4/23-5/7: Emmanuel Bossennec : Exposition "Le goût de l'Etre" (Galerie Absoluty)

La page de l'exposition sur le site A comme artiste
Emmanuel Bossennec expose à la Galerie Absoluty à Paris

Le communiqué de presse de l'exposition sur le site Communiqués de presse Art / Culture
Emmanuel Bossennec - Le goût de l'être : Exposition à la Galerie Absoluty

La page de l'exposition sur le site Art11
Le goût de l'être - Emmanuel Bossennec

L'annonce de l'exposition sur le site Vivastreet :
Emmanuel Bossennec Exposition à la Galerie Absoluty

vendredi 24 avril 2009

Le goût de l'être (version longue)

Je comprends ma peinture comme une interrogation sur l'être, ou plutôt une rencontre avec l'être, qui tient à la fois de la fabrication et de l'heur. La toile peinte correspond à l'aboutissement [transitoire] du désir au travail dans la matière picturale – elle est un processus sédimenté [un être devenu].

Au départ [au commencement...], la toile est un silence indéterminé. Le désir s'y produit comme une intentionnalité vague, qui provoque ce silence afin de l'amener à l'expression – de lui donner la parole.
Peindre, c'est, pour moi, chercher à faire coïncider ce que vise le désir et ce que la matière permet [c'est donner une chair au désir]. Lorsque je peins, j'essaie d'être attentif à ce qui se passe au cours du travail, afin de lui permettre de soutenir le désir dans sa trouée vers la forme. Il ne s'agit pas tant d'une mise en retrait que d'une mise à l'écoute.
Chaque fois, la peinture tend à réaliser une harmonie qui se présente avec la même évidence qu'un être en première personne. [La toile est un être humain symbolique et artificiel – chiropoïète]. Elle adhère au mythe de la singularité, non pas en tant qu'originalité, mais en tant que capacité à tenir la place de sujet parlant. La toile peinte tend selon moi à l'achèvement d'un être singulier [inachèvement] et peindre, c'est me mettre au service de cette possible singularité.
Ceci demande de développer une écoute dont l'organe réside dans le travail de la matière picturale [peindre est un « se faire »]. Par le pinceau – par les instruments qui tracent – le désir investit la couleur, les pigments, les liants, les colles qui font la chair du tableau. Par le pinceau, il s'agit de donner la parole à la peinture [amener la peinture à l'expression], c'est-à-dire de créer la béance : la toile peinte ne peut parler que si elle forme ouverture, béance, bouche.
La toile vierge du commencement n'est donc pas à proprement parler un vide.
Le vide, la trouée, ce par quoi pourra parler la peinture [l'organe de sa parole], c'est au contraire le résultat. La fabrication du tableau consiste précisément à pratiquer cette ouverture dans l'épaisseur de sa chair, à ouvrir la fente par où pourra surgir l'être.
La toile peinte s'assimile alors à une bouche symbolique [organe de la parole et de la saveur] qui parle pour autant qu'elle met la réalité en perce. Elle accède à la parole si le travail réussit à laisser venir ce qui parle en elle [le désir qui l'a façonnée]. Peindre requiert pour cela de garder le fil du désir initial, et s'apparente à écrire et suivre l'histoire de ce désir [peindre, c'est faire – poétiser – le désir].
La toile peinte est enfin un faire devenu, un devenir révélé. La parole qu'elle manifeste y offre à la rumination le devenir de l'être comme expression du désir : le désir se produit dans le devenir du tableau [advient et s'y met en scène]. Là où parle la toile, il y a écoute, il y a rencontre. La toile est dialogue [dialectique].
La toile accède à l'expression à l'occasion d'une rencontre de singularité à singularité [chair à chair]. Dans cette rencontre, la toile peinte offre à la manducation la saveur de l'être. A manducation symbolique, bouche symbolique : l'organe de cette manducation est l'œil – et par l'œil l'être entier, la chair entière. A la bouche qui parle répond la bouche qui goûte. Cette rencontre est l'histoire continuée du désir.

Ma peinture, si l'occasion lui est donnée de parler, voudrait donner l'être à goûter.

samedi 18 avril 2009

Philipp Chekler expose à la Maison du Japon

A l'occasion de l'exposition "L'esprit du budô" à la Maison du Japon, présentation de 4 œuvres issues de la fresque composée de 43 peintures inspirées de l'oeuvre de Miyamoto Musashi (célèbre samouraï maître de sabre du XVII siècle) "Le traité des cinq roues".

Renseignements
Exposition du 22 avril au 5 juillet 2009
du mardi au samedi de 12h à 19h
nocturne le jeudi jusqu'à 20h

Maison du Japon, 101 bis quai Branly 75015 Paris
Métro Bir-Hakeim

En savoir plus
Le site de Philipp Chekler : www.roidexperience3.com

mercredi 18 mars 2009

Texte de présentation de l'exposition

Ma peinture s'élabore comme une interrogation sur l'être. La toile peinte résulte du désir de trouver la forme où s'équilibre une potentialité, une intention, vague au départ. Peindre, c'est me rendre attentif à ce qui advient, sous l'impulsion d'un désir initial, dans le travail de la matière picturale.
La toile réalise – vise à réaliser – une harmonie qui se présente avec la même évidence qu'un étant doté d'autonomie, c'est-à-dire de singularité. La toile peinte tend à l'achèvement d'un être singulier et peindre, c'est me mettre à la disposition de cette singularité, à son écoute et à son service.
Cette écoute s'accomplit par le travail du désir dans la matière de la couleur, des liants, des pigments, des colles. La couleur, les éléments qui font la peinture sont sa chair et cette chair est, à l'image de l'humain, une béance, une ouverture sur un réel qui la traverse, toujours annoncé, chaque fois manqué.
Ce statut d'ouverture fait de la peinture une bouche symbolique, qui parle autant qu'elle tait – pour autant qu'elle tait. Dans le silence d'une telle parole se rumine le devenir de l'être comme expression du désir. Si la toile peinte parvient à l'expression, par la vertu d'une rencontre chair à chair, alors elle offre à la manducation – qui est, à travers l'œil, mais aussi à travers l'être entier, une écoute par la bouche – la saveur de l'être, devenu et encore à être.
Ma peinture voudrait restituer le goût de l'être.

mardi 17 mars 2009

L'affiche de l'exposition

Exposition "Le goût de l'être"
Du 23 avril au 10 mai 2009
Tous les jours de 10h à 19h30
Entrée libre
(Galerie fermée au public les 27, 28 et 29 avril)

Galerie Absoluty
3, rue Eugène Varlin - 75010 Paris
01 48 01 01 10

samedi 14 mars 2009

Les invitations au vernissage sont prêtes

Invitation (recto) Invitation (verso)
Soyez les bienvenu-e-s !

mardi 24 février 2009

Exposition à la Galerie Absoluty

Du 23 avril au 3 mai, exposition de mes travaux à la Galerie Absoluty, 3, rue Eugène Varlin, Paris 10ème. Ouvert tous les jours de 10h à 20h.

jeudi 1 janvier 2009

2009 - Pan dans la couleur !

samedi 29 novembre 2008

Mon espace sur ToastGallery

La galerie en ligne ToastGallery m'a ouvert un espace sur son site : http://bossennec.toastgallery.com. N'hésitez pas à le visiter et à laisser vos commentaires.

lundi 7 juillet 2008

De retour... avec un nouveau site !

Bonjour à tous.
Après bien des mois de silence, je reprends le clavier pour vous annoncer que mon nouveau site est désormais en ligne. Il présente davantage d’œuvres, de plus récentes, et se veut plus ouvert à l’échange et au dialogue autour de mon travail. J’espère avoir le temps de revenir poster ici de temps en temps.
Pour découvrir mes créations : www.bossennec.com.
A très bientôt donc !

samedi 24 juin 2006

Meditatio mortis

L’homme finit toujours par réclamer sa laisse. La liberté est insupportable, l’air grise et la griserie fait chier. Toutes les pores, toutes les ouvertures du corps s’ouvrent, béent, expulsent ce qu’il y a de consistant dans les recoins de l’âme, de la peur, pour avoir quelque chose de tangible à portée de main, de vue, et lorsqu’on est libre, rien n’est tangible que soi-même. Le monde s’effrite pour devenir un champ vierge et vide et vaste, où tout est possible. Rien n’est réel comme l’instabilité du monde et la liberté met face à cette vacuité. Pour la combler, deux solutions. La fuite ou l’aveuglement.
Le vide est intenable et c’est pour cela qu’on fait sous soi. Pour qu’il y ait quelque chose plutôt que rien. Qu’importe ce qu’on largue, ce dont on leste sa culotte. L’essentiel est d’avoir un boulet qui ralentit et entrave l’essor, quelque chose qui ramène vers le sol et nous rappelle que quelque chose d’autre que nous-même existe – pour n’être plus seul au monde. Comme si le fait de décoller allait allait séparer le corps et l’âme pour de bon. Face à l’angoisse du vide, qui saisit lorsqu’on prend conscience que le monde n’est rien, ou pire, pas grand-chose, la crotte qu’on lâche dans sa peur est l’indice d’un monde réel, tangible, le pôle de matière auquel on peut se raccrocher, le quelque chose qui fait que l’on n’est pas seul. Ce qui nous rappelle et nous conforte dans l’idée que nous sommes, ce qui nous permet de garder une conscience de soi (une conscience extérieure). Chier, c’est laisser sa trace dans le monde extérieur, prendre conscience de soi, constater sa propre causalité à travers les effets que l’on est capable de produire (de soi-même). Dans la peur, j’ai fait mon gros popo, et cela m’a rassuré.
C’est par là que je reviens à cette histoire de laisse.
[Note :
En réalité, on ne se reconnaît jamais dans l’autre, mais dans sa propre crotte.]
Pour être libre, il faut traverser l’humilité du chier-sous-soi, du faire-dans-sa-culotte.
[Note : Pourquoi y a-t-il/Comment se fait-il qu’il y a quelque chose plutôt que rien ? Parce que j’ai chié dans ma culotte.
La catégorie métaphysique de la causalité résulte du besoin (du gros besoin) de l’homme de laisser quelque chose derrière lui-même. L’énigme de l’altérité (sphinx) s’élabore sur cette perplexité intime qui résulte de la découverte que, si la cause enferme l’effet ou la connaissance de l’effet celle de sa cause… Je produis, cause, de l’autre parce que je suis agi par autre que moi.
Le pas laissé dans le sable est angoissant parce que c’est un creux, un vide, un manque, alors que la motte excrémentielle est un plein, un quelque chose. Ergo, il est plus angoissant de laisser une trace de pas qu’un étron derrière soi.]
Autrement dit, il est narcissiquement plus satisfaisant de maîtriser ses sphincter – de sphinx – que d’être libre. C’est pour cette raison que l’on préfère ses chaînes, ses laisses, ses entraves, à l’aspiration du vide de la liberté, parce que celle-ci oblige à traverser l’angoisse du vide, où l’image transitoire de soi que l’on met à la place du monde qui disparaît est ce dans quoi nul ne souhaite se reconnaître à titre de cause. Car si la cause renferme l’effet comme le corps – l’homme – renferme sa merde, alors la connaissance de la merde enferme la connaissance de celui qui l’a produite – causée.
Sans compter que l’image du mort comme peuvent l’être la merde ou le cadavre – autrement dit ce qu’on laisse derrière soi – présente quelque chose de plus vivant que ce que l’on appelle vie présente en général, à savoir une inertie qui équivaut un glissement (sans résistance) vers la mort.
Les excréments et le cadavre vivent d’une vie qui n’est plus jugulée (par la conscience) par la maîtrise consciente de l’homme vivant. Ce qui s’échappe de l’homme et lui échappe vit d’une vie autonome, indépendante, impossible à surmonter, à dominer (et combien plus fertile que la vie consciente !). La conscience est l’écran létal où vient achopper la vie. Le moi, avec sa prétention à la maîtrise, interdit à la vie de prendre le pas sur lui, de le traverser, de s’emparer de lui à la façon dont elle traverse et s’empare de la merde et du cadavre.
Le narcissisme vise à figer sous une forme éternelle, c’est-à-dire morte et inerte, l’image d’un vie dont le moi soit cause. Or la vie est sans cause, et il n’y a que sa surface morte, son empreinte figée qui puisse parvenir au statut d’image. Le soi idéal, comme image, est une telle image, une figure morte autrement dit, car la vie n’est jamais formulable en première personne (du singulier du moins). La vie est ce qui traverse le sujet et, comme telle, qui l’arrache à sa prétention de dominer la vie. Chier, c’est faire l’aveu (contre soi-même conscient et maître) de cette traversée du sujet par une vie qui se sert de lui pour se répandre, croître, exulter.
Dans la défécation – comme fonction ultime, terminale de l’organisme – le sujet fait l’expérience d’une dimension fondamentale de son être : il a, par rapport à la vie la même fonction, strictement, que la merde ou le cadavre, celle de permettre à la vie de continuer à circuler. De ce point de vue, la reproduction sexuée est bien la même chose, et place l’individu humain dans la même situation, celle de transmettre une vie qui se fraye une voie à travers lui vers l’autre (une vie qui se dérobe à tout contrôle).
Seule la vie est éternelle, parce qu’elle est en flux continu.
La conscience est comme un coup d’arrêt, le moi la tentation permanente de faire obstacle à la vie. Apprendre à maîtriser ses sphincters (à faire taire le sphinx), avoir réponse au sphinx, avoir raison du sphinx, c’est arrêter la vie, la capturer, l’immobiliser dans un équivalent formel et mort (vide) de la vie. Mais la vie est sans équivalent.
[Note : Dans la digestion, le sujet n’est que l’instrument d’un processus qui se fait à son insu.]
Le sphinx est l’image de cette énigme qui parle à travers moi et se pose en travers de la route qui mène à la transgression contre la vie elle-même. Dans la réalisation de l’inceste se réalise le crime ultime contre la vie, l’arrêt final de la vie, se réalise le fantasme de la « causa sui » : être cause de sa propre vie, c’est-à-dire maîtriser la vie (à travers la figure de sa propre origine : la matrice maternelle, le plaisir de la mère. Puisque c’est dans le plaisir que la femme devient mère, l’inceste réalise la captation de la maternité en réalisant la captation du plaisir de la mère).
Retenir les sphincters (= maîtriser le sphinx), est-ce alors empêcher le sphinx de parler, d’interdire ce retour à l’origine où se réalise l’abomination contre la vie ?]

samedi 3 juin 2006

Le retour

Ça faisait longtemps que je n’avais pas pris le temps d’écrire sur mon blog…
Un jour j’essaierai de raconter pourquoi.
En tout cas, je suis rudement content d’écrire aujourd’hui. Ça lui redonne un petit coup de jeune tout à coup.
A bientôt.

lundi 10 avril 2006

Anthropologie

Les êtres humains, ces singes vêtus.

jeudi 30 mars 2006

Lâcher de méandres

J'ai tardé à le faire, mais enfin, la voilà, ma réponse à mon Questionnananaire.

1) Si j'étais un chien errant, je dormirais dans les entrailles de la Raison et je pisserais dans mon sommeil pour raviner ses fondations.
2) Il n'a jamais tant plu que le jour où dans l'alcool des veines, les clochards se rinçaient l'oeil. Des voitures passaient en claquant comme des pets et tout le monde courait pour se noyer chez soi, dans l'ennui moite des suées de phosphore. Le ciel beuglait comme un taureau et pissait comme un porc écorché. Des moines passaient dans l'oeil narquois d'une traînée qui faisait prendre l'air à ses nichons, et le désir partait comme un gros mot dans les frocs.
3) La syllabe que je préfère confine au ressac des vagues par gros temps, si possible à Audierne. Elle prend l'aspect des écoulements, des bouteilles qu'on vide, des lavabos, des larmes, des lectures, des rires, des exultations. Elle cingle comme une tempête et caresse comme une brise, fasèye comme une voile.
4) J'ai découvert récemment des céphalopodes coincés dans leurs contorsions, le cul coiffé de lauriers, des pendus morts d'overdose. La gueule de lamproie tête au lisier des honneurs inversés, des succès spectaculaires, des auras subreptices. L'ovale de leur calvitie chipote contre le sable de l'arène, où des yeux froids saccagent les mystères.
5) Mon esprit ressemble à une léproserie béant sous le soleil. Des matons en aube empêchent les contagions de l'intérieur par l'extérieur et réciproquement. Au centre, un totem représentant la Trinité rouille comme une carlingue, tandis que des murailles dégoutte le bleu du ciel inaccessible. Du jus de citron cautérise les plaies d'où éruptent des mains innombrables. Elles traversent les crevasses des cloisons et de la voûte pour attraper des miettes d'ailleurs. Peu à peu, les limites s'effrangent et le noyau s'imbibe de chair.
6) J'irais volontiers cueillir ta chair avec les lèvres. Ta chair de perle à cet endroit précis où le monde, les mythes, les religions, les partis, la politique, l'économie, l'intelligence et la connerie s'effondrent dans un fracas de pachyderme. Ta chair qui perle où je la cueille.
7) Je ne peux m'empêcher de repasser en boucle par le chas du temps. Demain relit naguère qui reflue comme un vieux sac de ficelles fâcheuses auxquelles l'avenir s'accroche comme un marionnettiste. Le fil reboucle sur lui-même avant de tendre au-dessus du vide un cil de funambule.
8) Le soleil n'a jamais tant brillé que le jour où il a fermé sa gueule. L'azur crevait comme un ventre de cheval mort harnaché pour la parade. A coups d'ailes, des oiseaux lacéraient sa carcasse. Le soleil dégueula sur le sol comme un oeuf.
9) L'amour fou, c'est des enchantements de tripes et des tourments de chair, des lancées de pulsions qui gravitent sans axe. C'est un jet de soi dans et contre l'autre. C’est une naissance, un seuil.
10) Je préfère de loin les baleines à la nuée de criquets qui plastronnent dans les cavités du désastre. Les baleines ont l'innocence de foetus gigantesques sur le point de vagir, la douceur inaccessible et lente de ceux qui sont à la traîne, de ceux qui sont à naître, et que porte une onde muette, sans courage et sans durée. Je préfère de loin les baleines aux casseurs de couilles, aux dresseurs de lions, aux tour-operators, aux marchands d'esclaves. Je préfère de loin les baleines à l'assemblée des singes qui ont appris l'outil.